Wadi-Rum est pour moi comme le Nord pour l’aiguille de la boussole. Je suis attiré, inexorablement. À la fois désert, et massif montagneux cet espace est magique. Les montagnes posées sans préambule sur le sable d’une steppe aride sont innombrables et leurs parois irrésistibles. Nulle part autant de trous, de sculptures, de fissures et autres reliefs délirants. Nulle part autant de pièges également. Un rocher qui devient trop sableux, trop tendre pour supporter la moindre protection, une fissure qui se perd dans une dalle trop lisse et c’est l’impasse. L’incertitude est de toutes les escalades dans ce massif unique. Cette absence de suite connue, sorte d’insécurité délicieuse, est un charme inestimable.
Les bédouins ont toujours grimpé. Vivant au pied de ces montagnes, ils furent naturellement tentés par leur exploration. Trouver les voies d’accès à ces sommets devient une spécialité pour certains d’entre eux. Motivés par la chasse, la récolte de plantes aux vertus médicinales ou encore la quête d’eau emprisonnée dans les “ gualtas ” ils auront gravi presque tous les sommets du massif à l’arrivée des premiers grimpeurs européens en 1984. Une énigme demeurait quant à l’existence d’un passage bédouin vers le Jebel Um Ishrin. Des acharnés de la découverte des itinéraires bédouins furent repoussés à chacune de leurs tentatives d’ascension dans ce style jusqu’à Novembre 2005.
En 1984 l’anglais Tony Howard débarque à Wadi-Rum avec en poche un viatique infaillible : une invitation en bonne et due forme de la part du ministère jordanien du Tourisme. Plat de résistance de ce premier voyage : le parcours des quelques-unes de ces fameuses voies bédouines. Les chasseurs et “ grimpeurs ” locaux montrent la route, les anglais prennent des notes. La postérité ne retiendra souvent que cet instant : “ the first recorded ascent ”. Gardons en fond d’écran que les vraies premières remontent parfois à des temps bien plus ancien : des inscriptions datées 300 à 400 av.JC sont visibles dans l’ascension du Jebel Rum par la voie des Nabatéens. La petite équipe des ressortissants de sa majesté ouvrira le premier des itinéraires non-bédouins, accédant pour l’occasion sur un sommet réputé vierge : vanishing pilar sur le Jebel Kharazeh. Tout était à faire. Le bruit va se répandre assez vite : des parois vierges, des autochtones très hospitaliers et des paysages à couper le souffle. Les visiteurs se pressent à Wadi-Rum et l’activité s’intensifie sur les parois de grès. En 1986 une cordée helvète célèbre, les frères Rémy, réussit la première ascension des Nassranni N et S. Ils appliquent un adage qui ne laisse pas de doute sur leurs intentions : un jour une voie. La moisson est conséquente, mais s’il y en a prendre, beaucoup plus est à laisser. En 1985 l’escalade à Rum se dote d’un allié précieux. Excellent grimpeur, appréciant les dépaysements (rares sont les rochers de la planète qui n’aient eu sa visite) Wilfried Colonna va introduire rapidement les ingrédients nécessaires à une escalade recommandable : recherche d’une ligne d’ascension logique mais aussi esthétique et réservant une escalade agréable avec en prime des points fixes posés avec parcimonie. Mais attention, le gaillard sait grimper, et dans n’importe quel style : quelques escapades made in UK ou made in USA lui fournissent une certaine dextérité dans le style “ verrous ”. La cotation des itinéraires en fissure ouverts à l’époque surprendra plus d’un visiteur. Outre quelques longues voies résolvant habilement certains “ problèmes ”- Inch Allah factor en face Est du Jebel Rum par exemple- on lui doit une série de “ schorts climbs ” valant à eux seuls le déplacement.
1986 verra l’arrivée en nombre de grimpeurs européens, un grand rassemblement organisé par Tony Howard contribuant à la renommée du lieux. Cette année restera un grand cru avec l’ouverture de classiques comme Inferno au Jebel Rum et L’étoile d’Abu Judaïdah à Barrah. Les anglais Roland Edwards et Brede Arkless montent le niveau d’un cran en réussissant à vue Ziggurrat qui compte deux longueurs en 7a dans la face E du Jebel Rum. L’année suivante Roland Edwards revient avec son fils Mark, ils ouvrent Lionheart au-dessus du camp bédouin d’Abu Aïnah, une voie majeure devenue très vite incontournable.
Dans le genre pur et dur, les voies de Precht et Haupolter ne peuvent laisser indifférent. Depuis 1988 ces Autrichiens explorent méthodiquement toutes les parois dans un style qui leur est propre et qui ne peut laisser indifférent, que l’on aime ou pas. Exposition garantie, ambiance d’un autre monde mais escalade parfois dure et pas toujours agréable. Si la recette est simple la sauce d’accompagnement ne fait pas l’unanimité : quelle que soit la difficulté, quel que soit le rocher, une seule règle : “ Borhaken, sag No ! ”( les spits, dites non !). Le “ terrain d’aventure ” à la française, ce terme farouchement revendiqué par certains pour qualifier quelques belles classiques de l’hexagone à l’équipement vieillissant, fait ici figure d’école d’escalade. L’escalade est affaire d’égocentrisme et Wadi-Rum n’échappe pas à la règle. Chacun défend sa chapelle, son éthique à l’image de toutes les places grimpantes de la planète. Faut-il équiper les descentes à demeure, les spits ou leurs apparentés ne sont-ils pas une pollution, etc. Les bédouins qui se sentent concernés prennent parfois part au débat. Avec amusement, on découvre qu’ils apprécient ou fustigent les équipements modernes selon qu’ils grimpent réellement ou non. L’escalade est en passe de s’inscrire dans l’évolution sociale de Wadi-Rum. Les jeunes bédouins sont demandeur d’un apprentissage. C’est l’escalade moderne, avec une recherche de la difficulté, de l’esthétisme, et la pause d’ancrages fixes là où ils sont nécessaires qui les a séduit. Ces débats sont une étape obligées dans tout site majeur en cours d’évolution. Et dixit Wilfried Colonna “ à Wadi-Rum l’escalade est encore à l’étape de la préhistoire ”.
Mais revenons au plaisir du geste. Il existe aujourd’hui à Wadi-Rum une alternative à l’aventure alpine qui caractérisait auparavant chaque escalade même modeste. En 1990, le ministère du tourisme jordanien participe financièrement à la pose de scellements en quelques endroits stratégiques pour les grimpeurs : descentes et face E du Jebel Rum sont du premier lot. Maître d’œuvre : Wilfried Colonna qui s’est établi ici construisant une activité qui ne manquera pas de faire des envieux quelques années plus tard. Le ton est donné et l’initiative sera reprise de temps à autre mais avec discernement et parcimonie que ce soit lors d’ouvertures ou pour le rééquipement des relais vétustes mais indispensables à l’instar de Merlin’s wand à Barrah. En 2002 et 2003 Philippe Brass et Alban Busatta équipent les relais de Star of Abu Judaidah avec un peg-bolt et un scellement. Auparavant certains relais étaient pourvus de pitons et maillons à la renue incertaines. Le retour se faisait par un long cheminement énigmatique menant aux rappels de Merlin’s. Le deuxième millénaire apportera un virage déterminant. A l’automne 2000 une équipe de grimpeur emmenée par Arnaud Petit ouvre et équipe la guerre sainte en face Est de Nassranni N. Les grimpeurs laissent à chacune de leurs ouvertures une trace différente. Le charme de l’escalade à Wadi-Rum c’est l’extravagance des formes du grès et les possibilités qu’offre ce rocher en matière de protections naturelles. Le grimpeur compétent trouve là un terrain de jeu exceptionnel et dans toutes les difficultés du 4 au 8. Le contact avec les bédouins fait partie de tous les voyages à Wadi-Rum. On parle, on boit du thé jusqu’à l’écoeurement, et le temps passe. Des amitiés se créent , des tensions aussi. Les bédouins sont bavards, joueurs et volontiers charmeurs. Le tout réuni donne parfois des spectacles cocasses comme ces visiteuses, la trentaine charmante, jouant à chat perché autour du camp entraînées par nos princes du désert.
Philippe Brass – Mai 2003
Les voies bédouines
Vivants au pied de ces montagnes, les bédouins furent naturellement tentés par leur exploration. Trouver les voies d’accès à ces sommets devient une spécialité pour certains d’entre eux. Motivés par la chasse, la récolte de plantes aux vertus médicinales ou encore la quête d’eau emprisonnée dans les « gualtas » ils auront gravis presque tous les sommets du massif à l’arrivée des premiers grimpeurs européens en 1984. Ces « voies bédouines », dont la connaissance s’est transmise grâce à la tradition orale, sont un terrain de jeu unique. Ces itinéraires sont complexes mais ludiques, c’est une alternance de marche et de passages d’escalade rarement difficiles mais souvent impressionnants. Rappelons nous que les bédouins ouvrirent ces itinéraires. en sandales et sans corde. C’est sur le Jebel Rum que l’on trouve les itinéraires bédouins les plus marquants et les plus classiques. Un bivouac est souvent nécessaire pour effectuer une traversée. La traversée West-Est du Jebel-Rum est une ascension à ne rater sous aucun prétexte lors d’un séjour à Wadi-Rum. Le cheminement le plus classique consiste à gravir la voie des Nabatéens et de redescendre sur le village par Hammad’s road. Aucun passage n’est difficile mais un certain sens de l’itinéraire et l’absolue conviction que tout peut passer sans corde vous aidera surement à ne pas vous perdre ou à effectuer des rappels inutiles et dangereux.
Quelques voies conseillées
Jebel Rum
- Traversée classique Ouest Est : départ depuis Khumaylath dans le Wadi-Rumman, ascension par Thamudic (appelée Western Safari dans le topo de Tony Howard) puis redescente sur Wadi Rum par Hammad’s road.
- Toujours d’Ouest en Est, Sabbah’s route, et redescente par Hammad’s, déjà plus difficile et plus long. La traversée de 50 mètres qui donne accès aux dômes est exceptionnelle, réalisée par Sabbah Attieq sans corde, à l’aller et au retour puisqu’il redescendit par le même itinéraire lors de son exploration.
Infos pratiques
mises à jour Avril 2013
Issue du démembrement de l’empire Ottoman au début du siècle, la Jordanie est un petit état coincé entre l’Irak, l’Arabie Saoudite, La Syrie la Palestine et Israël. En 1996 la Jordanie fêtait le cinquantenaire de son indépendance. La Jordanie est une monarchie constitutionnelle avec un parlement représentatif. En 1999 c’est Abdallah qui succède à son père décédé, le roi Hussein. Le 17 Mai 2001, la région d’Aqaba devient une zone économique autonome et de libre échange.
- Superficie : 88946 km2
- population : 6 047 000 habitants
- Capitale Amman. 2 millions d’habitants
- Langue : arabe et anglais
- Religion : 93% de musulmans pratiquants
- Monnaie : Jordan dinar. 1 JD = env. 1,08 Euro
- Formalités : passeport en cours de validité, visas à prendre à la descente de l’avion (20 JD)
Se rendre en Jordanie :
Toutes les compagnies européennes proposent des vols réguliers vers Amman. Prix moyen d’un voyage aller-retour : de 400 à 700 Euros – 4H30 de vol depuis Paris, avec en plus le temps de préacheminement, 1H00 depuis Lyon par exemple. Visas : il est accordé à l’arrivée à l’aéroport de Amman Queen Alia pour une période de 1 mois . les guichets sont ouverts 24 h / 24h. Le prix du visa est de 20 JOD. On peut changer les Euros nécessaire au bureau de change voisin des guichets de délivrance des visas. C’est bien organiser non !!
De Amman à Wadi-Rum :
L’aéroport international d’Amman est situé à une quarantaine de kilomètres de la ville. Des navettes assurent la liaison toutes les heures en journée, toutes les deux heures la nuit. tarif : 3 JD le voyage. Depuis le 22 Mars 2013 le nouvel aéroport est en service. Le check-in s’en trouve simplifié et les boutiques multipliés par dix !!! Wadi-Rum est à 300 kms au sud du pays, non loin de la mer Rouge à 70 km d’Aqaba. Plusieurs solutions s’offrent depuis Amman :
- -L’avion :lignes intérieures de la Royal Jordanian vers Aqaba, malheureusement si le trajet est cours , les horaires ne sont pas en correspondance des vols venant de l’europe. Quoiqu’il en soit le trajet est beau, avec si vous êtes sur la gauche de l’appareil une vue imprenable sur le Wadi Rum en fin de vol !!
- -Le taxi : 4 heures de route au maximum depuis la ville, 3heures depuis Queen Alia. 70 à 100 JD à partager entre les passagers (3 pers dans une voiture courante). C’est de loin la solution la plus efficace. Ce sont les taxis de l’aéroport qui ont la priorité au départ de celui-ci, les autres taxi n’ayant en principe pas le droit de prendre en charge des passagers au départ de l’aéroport. Ces derniers s’organisent via un premier transport en voiture ordinaire pour sortir de l’enceinte aéroportuaire.
- -Le bus : Plus compliqué et, sauf si l’on est seul, pas forcément moins onéreux que le taxi.
- Il faut d’abord se rendre dans Amman à la station Jet Bus désormais assez loin de la gare Abdali. De là un bus régulier part pour Aquaba 2 fois par jour. D’Aqaba il y a un bus pour Wadi-Rum depuis la gare routière. Départ presque tout les jours, Inch’Allah, vers 15 h 00.
D’autres lignes plus “ roots ” existent que vous pourrez découvrir si vous avez le temps.
Entrée à Wadi-Rum:
Le visitor center a été déplacé à quelques kilomètres du village. Il faut s’y acquitter d’un droit d’entrée de 5 JD par personne. C’est aussi à cet endroit que le transporteur, qu’il soit taxi ou bus laisse ses passagers qui doivent ensuite gagner Rum avec un chauffeur bédouin. Officiellement depuis 1997 Wadi-Rum est une sorte de parc naturel, une réserve plus exactement. Chaque visiteur se voit remettre à l’entée un dépliant comportant une carte et la charte des lieux. Depuis 2011 Wadi Rum est entré au patrimoine naturel de l’UNESCO. les décisions sur le site de l’UNESCO
Loger à Wadi-Rum :
Il n’y a ni hôtel, ni gîte, ni refuge à Wadi-Rum A l’entrée du village le rest house propose des tentes et des douches pour 5 JD par jour et par personne. De nombreux grimpeurs plantent leur tente en dehors de l’enceinte du Rest-House au pied du Jebel Mayen. Le début du Wadi’s Bach est ainsi devenu le camp de base privilégié des grimpeurs. Le bivouac avec ou sans tente est possible partout. Chez l’habitant : des bédouins de Wadi-Rum proposent des hébergements chez eux à Rum ou dans des camps fixes dans le désert. Les tarifs sont variables de 20 à 40 JD par nuit et par personne en demi-pension, avec un supplément il est possible d’avoir le transport vers des secteurs d’escalade accessibles seulement en 4×4 . La solutions des camps fixes dans le désert à l’inconvénient d’éloigner du village, départ d’un grand nombre de voies et où l’on trouve des commerces. De plus la multiplication récente de ces camps en dur n’est pas très respectueuse du désert finalement pas très grand et très fragile.
Escalade
Le rocher :
C’est une roche détritique : le grès est formé des sédiments minéraux réunis par un ciment siliceux lors du retrait des océans qui recouvraient la région. Wadi-Rum est la plus ancienne strate géologique connue de l’écorce terrestre. Ce grès dont on dit souvent qu’il est fragile, sableux, en gros que c’est du mauvais rocher est tout simplement merveilleux Reste au grimpeur la joie de se l’approprier, de comprendre qu’ici l’escalade sera sûre et belle et que là-bas dans ces dévers jaune pâle, l’eau et le vent n’ont pas pu faire leur travail et que pour cela le rocher ne sera pas propice à l’escalade.
Période favorable pour l’escalade: De fin Octobre à fin Avril. Durant toute cette période l’escalade et le parcours des voies bédouines sont possibles grâce au différentes expositions des faces. Ainsi on pourra choisir l’ombre ou le soleil. Les températures maximales en hiver : 16 à 20°, printemps et automne : jusqu’à 35°. Il ne pleut que rarement, plutôt à la fin de l’automne et quelquefois en Mars. Cela ne dure jamais plus de quelques heures. Ces dernières années les mois d’Octobre ont été particulièrement chauds, l’arrivée des températures favorables à la grimpe ne survenant que plus tard en Novembre.
Matériel et équipement
Côté vêtements prévoyez robuste et discret. Robuste pour le côté abrasif du rocher et le côté plutôt salissant de la vie sur le sable. Discret car on est en pays musulman et il n’est pas apprécié de voir les belles jambes de votre compagne ou le système pileux de votre puissant torse. Plus sérieusement éviter les shorts, débardeurs et décolletés. On pourra ergoter tant et plus, dire que c’est exagérer, etc., mais ici l’occidental est un visiteur et il est de son devoir de respecter les populations locales et leur manière de vivre, même si cela dérange nos habitudes. L’équipement vestimentaire est à peu près le même que pour les grandes voies des Préalpes, Verdon ou Presles par exemple. les tee-shirt en coron à manche logues sont très conseillés. (escalade dans les fissures abrasives et protection des coups de soleils). Pour les soirées en bivouac et les réveils matinaux une veste genre doudoune est très appréciable de Novembre à Mars. La pluie est rare mais parfois abondante et toujours de courte durée : un coupe-vent déperlant suffira. Des baskets ajustées et adhérentes sont idéales pour les parcours des voies bédouines et les descentes. Enfin ne pas oublier le foulard et les lunettes pour le soleil. La frontale sera de toutes les escapades, avec des piles neuves, ça va de soi !
Matériel d’escalade
Que cela soit clair dans les esprits : les pitons sont à proscrire dans toutes les voies habituellement parcourues. Laissez marteau et pitons à la maison !!! Les voies se parcourent avec assurage sur des coinceurs tenant 100 fois mieux que les pitons dans le grès tendre. De plus le pitonnage dégrade ce rocher plus qu’ailleurs. Les rares pitons indispensables sont souvent en place. Quelques passages difficiles dans des classiques comme Inch’Allah factor se franchissent aussi en artif sur des coinceurs (petit cablés type Rp,s ou offset HB) . Aborder ces voies sans marteaux est bien plus satisfaisant, respectueurx des lieux, et la sécurité n’en est pas moindre.
Coinceurs classiques et mécaniques sont donc de rigueur avec en plus sangles et cordelettes. Au rayon des coinceurs mécaniques ce sont les Camalot® qui se révèlent les plus adaptés. Leur résistance dans le grès et leur facilité de placement les rendent vivement conseillés. (voir MM n° 257 avril 2002). Le rocher se prête admirablement à un assurage naturel. On ajoutera au matériel technique les quelques impedimenta suivants : un couteau, un crochet à lunules, l’indispensable “ décoinceur ”, quelques mètres de cordelettes toujours utiles (rappels à équiper etc…). Cordes : la corde à double est indispensable, elle permet de gérer au mieux le tirage et de faire subir un moindre effort aux points d’assurage en cas de chute. Le rocher est ici très abrasif et il faut absolument éviter tout les frottements de la corde sur le rocher. On utilise habituellement des cordes de 2x50m.
En général un “ rack ” de base se compose de :
- – deux jeux de coinceurs à cames avec un mousquetons sur chacun, les camalot® sont plus efficaces et faciles à utiliser que tout les autres modèles de coinceurs mécaniques. Exemple : Camalot® 2x(0.3à 3) 1x 3,5, le 4 est parfois utile. le numéro 6 de la nouvelle game « C4 » est utile pour la voie Beauty. l’ancien n° 5 convient bien sur ! L’espacement entre les points ne doit pas être trop grand : Lors d’un choc violent les cames peuvent rayer le rocher et favoriser le glissement des coinceurs mécaniques jusqu’à leur extraction intempestive .
- -1 jeu de coinceurs cablés à 13 tailles genre Stoppers®. Les petits cablés, (le rp’S) se sont parfois avérés salvateurs. Les offsets® HB sont très utiles surtout dans les tailles petites à moyenne . (aujourd’hui repris et fabriqués par DMM-offset laiton et DMM offset alliage , presque indispensable pour Inch Allah Factor par exemple.
- -matériel d’assurage et de descente en rappel.
- -sangles et cordelettes en tout genre.
A noter que l’utilisation de nœuds de cordelettes ou de sangles coincées dans les fissures sont une excellente protection très adaptée au grès. Dans les voies de Albert Precht on peut en voir ça et là, laissées en place par les ouvreurs. Pour les voies comme » la Guerre Sainte » (localement on l’appelle Djihad) les dégaines genre falaise sont indispensables, ailleurs des petits anneaux de sangle sont plus adaptés.